Lycée LA TOUR D'AUVERGNE à QUIMPER
Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 7 février 2021

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Source : la glorieuse épopée du lycée la TA de Quimper (à télécharger)

LE 15 juin 1947, dans le grand hall du lycée « la Tour d'Auvergne », à Quimper, a été solennellement inaugurée la plaque de marbre sur laquelle se lit en lettres d'or les soixante-douze noms rappelant le lourd tribut payé à la libération de la France par les élèves du vieil établissement scolaire.

Comme le secrétaire général de l'Association des anciens élèves, M. LE GALL, avait pu le dire :
« Ceux-ci, durant les cruelles. années de l'occupation et les combats de la délivrance, s'étaient montrés les dignes émules du premier grenadier des armées de la République, qui les avait précédés sur ces bancs qu'ils avaient eux-mêmes quittés pour aller se battre. »

Et le proviseur, M. GRAMMONT, ajoutait :

« Désormais huit classes de ce lycée, où depuis toujours se sont perpétuées les traditions d'honneur, de bravoure et de patriotisme, portent les noms et montrent, fixés au-dessus de la chaire du professeur, les traits de jeunes héros qui, à l'exemple du glorieux fils de CARHAIX, ont toujours mis la France au-dessus de tout. Après avoir nargué les Boches durant de longs mois, après leur avoir joué des tours terribles, ces héroïques petits potaches, tels BARA et VIALA, avaient pris les armes à l'heure H et avaient su mourir. »

Leur sublime dévouement avait été délibérément consenti par eux, non seulement parce qu'ils étaient de braves petits Français, mais parce qu'ils avaient conscience de ce qu'ils devaient au passé glorieux du vieil établissement, plus que tricentenaire, où ils étaient venus apprendre leur métier d'homme.»

A l'origine le futur lycée était un collège. Il avait été fondé, en 1621, en vertu de lettres patentes du roi Louis XIII, par l'évêque Charles de LISCOÊT, qui avait chargé les Pères jésuites de son organisation.

Mais, lorsqu'en 1762 la Compagnie de Jésus, expulsée de France, avait "dû abandonner son collège de Quimper. un prêtre, docteur en Sorbonne, Denis BERARDIER de LOCMARIA, était devenu le principal de l'établissement.

Des lettres patentes avaient confirmé, en 1763, l'existence du collège, qui allait compter parmi ses élèves, plus tard illustres, le célèbre navigateur Yves de KERGU
ÉLEN; DUCOUÉDIC de KERGOALER, cet autre marin qui avec sa frégate LA SURVEILLANTE livra à la frégate anglaise QUÉBEC ce combat du 16 octobre 1779 demeuré légendaire. Elie FRÉRON, l'ennemi redoutable de Voltaire, et Corret DE LATOUR D'AUVERGNE, tombé à 'cinquante-sept ans, le 27 juin 1800, à NEUBOURG, le cœur percé par la lance d'un cavalier autrichien. DUPLEIX, le grand DUPLEIX, qui aurait donné les Indes à la France si Louis XV avait su le soutenir, fut, lui aussi, élève du collège de QUIMPER avant d'être embarqué comme enseigne à bord d'un navire malouin.

En 1796, le collège de QUIMPER, dont les professeurs s'étaient montrés favorables aux idées nouvelles, devint l'école centrale du FINIST
ÈRE, mais ne porta pas longtemps ce nom. On le transforma en une école secondaire, dont le but était de former des élèves pour les lycées, mais qui ne dura d'ailleurs que trois années.

Ce fut en 1811 que fut organisé, dans une partie des anciens bâtiments datant des XII" et XIII" siècles, le collège municipal de QUIMPER, dont quelques élèves ont connu eux aussi la célébrité : l'académicien Louis DE CARN
É, le chirurgien GUILLARD, qui procéda à l'exhumation de NAPOLÉON à Sainte-Hélène, l'explorateur Jules CARON et l'amiral RONARC'H, le héros de DIXMUDE.

En 1881, un décret présidentiel avait déclaré le collège de QUIMPER lycée national, mais il fallut attendre le 17 octobre 1886 pour que soit inauguré le nouvel établissement construit sur l'emplacement de l'ancien collège, dont il englobe d'ailleurs certains vestiges. Et, depuis 1897, le lycée de QUIMPER, qui porte orgueilleusement le nom de « LA TOUR D'AUVERGNE » et où Anatole Le BRAZ fut longtemps professeur, devait par deux fois voir ses élèves marcher à la pointe des combats et verser généreusement leur sang pour le salut de la patrie.

Déjà en 1914-1918, quatre-vingt-quinze d'entre eux étaient morts pour la France, ainsi que quatre agents du lycée et quatre professeurs, dont BOUVIER, tué au
moulin de LAFFAUX en 1917, et Henri JACQUELIN, qui fut maire de Quimper, tué en septembre 1918. Et c'est en voyant toujours devant leurs yeux les noms de ces devanciers, gravés dans le marbre, que les jeunes lycéens de 1939-1945 ont puisé cette force indomptable et cette admirable abnégation qui allaient en faire des héros.

Et ce furent les cinq années héroïques, mais, hélas ! combien cruelles, épopée véritable do notre vieux lycée. Dès juin 1940, deux de nos jeunes camarades, Guy Le COZ et André BONGUAN, répondant à l'appel du général de Gaulle, gagnaient l'Angleterre pour se joindre-aux Forces Françaises libres, tandis qu'au lycée s'organisait tout d'abord la distribution de tracts et de journaux. Puis, à partir de 1942, avait commencé l'organisation des groupes de la Résistance. Tandis que le professeur Xavier TRELLU avec une pinasse du port de TR
ÉBOUL réussissait à plusieurs reprises à sortir de DOUARNENEZ et à y revenir au nez et à la barbe des Allemands après avoir conduit en Angleterre ceux qui voulaient sans retard, se joindre aux Forces libres, maîtres et élèves, rivalisant de patriotisme, se joignaient, aux F. F. I. Le censeur Maurice BELLAN, dit LAGARDE, les professeurs André MONTEIL, dit , BEAUCAIRE, et FER, dit BROUSTAL, les maîtres d'études GERBES, CORLOBE et PORTENGUEN organisaient les maquis de QUIMPER, dont leurs jeunes élèves devaient être les intrépides soldats.

Dès l'été 1943, un groupe d'action directe - le groupe MARCEAU composé d'une quinzaine d'étudiants, dont sept devaient mourir au maquis ou en déportation, avait commencé son travail. L'élève
André PELLEN, dit Max, en devait être le plus audacieux animateur jusqu'au jour où il tomba, les armes à la main, en 1944. Dans le lycée, - aux deux tiers occupé par les soldats allemands, on bravait l'occupant.

L'appartement privé du censeur ainsi que le laboratoire de physique et de chimie connaissaient l'incessant défilé des chefs de la Résistance de tout l'arrondissement. Dans une des salles de science se réunissaient, en effet, deux ou trois fois par semaine, tous les chefs du secteur sous l'autorité du colonel BERTHAUD, chef départemental des F. F. I. Dans un réduit, bien à l'abri des regards indiscrets, étaient entassés des mitraillettes, des revolvers, des munition, de toutes sortes, grenades, plastic, crayons à retardement, cordons bickford, dynamite, bref tout l'arsenal nécessaire au sabotage.

Les planches à polycopier, elles aussi, servirent beaucoup, eu un certain jour qu'elles fonctionnaient à plein rendement, imprimant des consignes et des renseignements, la Gestapo avait fait son apparition et c'est tout juste si l'on avait eu le temps de mêler les feuilles imprimées à celles servant aux manipulations de chimie.

Au mépris de l'effroyable danger qui le menaçait, le préparateur Alain Le GUILLON composait ces explosifs qui augmentaient chaque jour le stock des munitions dont, par miracle, les occupants ne soupçonnèrent jamais l'existence. Durant les mois d'avril et mars I944 le laboratoire de chimie fut occupé en permanence par une jeune sous-Iieutenante, Mlle Micheline, qui avait été parachutée par un avion allié afin de venir faire aux élèves, avec le concours du professeur de physique BARBE, des cours sur les explosifs et sur toutes les méthodes pour saboter les voies ferrées et les ouvrages d'art.

Mais la guerre clandestine n'était pas toujours " fraîche et joyeuse". L'ennemi veillait, cherchait, arrêtait.

Un élève était pris au lycée même, malgré les efforts du proviseur : c'était Georges LE BAIL, fils du député-maire de Plozévet. D'autres voyaient arriver la Gestapo chez eux : Georges et Alain CONAN, Pierre et André MAILLET, Jean KERNEÏS. Trois d'entre eux devaient réussir à s'évader au cours de leur transfert en Allemagne et à rejoindre leur poste de combat. Mais Jean KERNEÏS et André MAILLET, qui avaient été déportés, ne devaient jamais revenir.

La veille du débarquement, les résistants avaient pris le maquis pour des missions de sabotage souvent couronnées de succès. Sur les sept secteurs quimpérois, trois étaient commandés par le censeur BELLAN et les deux professeurs FER et MONTEIL. Mais une dénonciation allait permettre aux Allemands de surprendre le 27 juin 1944 le
cantonnement de Guélen, où le groupe FER dormait, exténué. Ce fut le massacre odieux, auquel le lieutenant FER, blessé, n'avait échappé qu'en grimpant dans la cheminée, tandis que succombaient l'élève instituteur Raymond LAMOUR et tous ses camarades, sauf deux d'entre eux blessés et laissés pour mort.

Le même jour le P. C. du capitaine JEANNAULT, à Penhoët, était attaqué, et c'était là que devaient mourir Jacques MAILLET et Alain LE BRAS. Le 28 juin le maquis était dissous. Le proviseur faisait prévenir le professeur FER que les Allemands, sachant qu'il avait échappé au massacre de Guélen, le recherchaient activement. Rentré chez lui, le censeur BELLAN était arrêté le 29 au lycée. Torturé par deux fois, avec tous les raffinements dont la Gestapo était capable, il n'avait donné personne : condamné à mort, il n'avait échappé que providentiellement au supplice le 8 août, délivré par la libération de Quimper.

Entre temps la caisse de la Résistance et les papiers avaient été cachés par Mme BELLAN dans le lit de clinique où elle mettait au monde une petite fille.

La libération de Quimper devait être l'œuvre des maquis, reconstitués à la fin de juillet. Huit jours après sa délivrance, le censeur BELLAN, promu capitaine, puis commandant, avait conduit un bataillon au combat de la presqu'île de Crozon, où son esprit de décision permit une avance rapide de Saint-Nic à Telgruc.

Mais, hélas ! un bombardement, trop tardif, destiné aux Allemands, avait décimé les Français et les Américains déjà maîtres du village. Le tribut payé par le lycée était lourd, le maître d'internat Marcel PORTENGUEN et les élèves POULIQUEN et GRANDJEAN, comme leur grand devancier La Tour d'Auvergne, étaient encore tombés pour la France, que, avant de mourir, ils avaient eu cependant la joie de savoir délivrée.
Parmi les grands Français qui furent élèves au collège ou au lycée de QUIMPER, il faut citer avant tout DUPLEIX, qui faillit donner l'empire des Indes à la France. Il n'avait que dix ans lorsque son père, qui dirigeait la manufacture des tabacs de MORLAIX, l'avait envoyé à QUIMPER.
Le collège des Jésuites ne prenant pas de pensionnaires, l'enfant demeurait chez un ami de la famille, le conseiller du roi, Jean ROUJOUX. Le 28 octobre 1707, le jeune collégien. assistant à un baptême dans l'église Saint-Mathieu, invité à apposer son nom sur le registre après celui du parrain et de la marraine, avait témoigné de son début d'instruction classique en signant "Josephus DUPLEIX !" Il ne devait pas rester longtemps à QUIMPER, puisqu'à dix-huit ans il s'embarquait pour l'INDE.
Après le futur conquérant il faut citer entre autres Yves de KERGUELEN, le grand navigateur qui dans l'océan Austral a découvert les îles qui portent son nom ; Louis de CARN
É, diplomate, écrivain, député et membre de l'Académie française ; le chirurgien de la marine GUILLARD, qui à Sainte Hélène procéda à. l'exhumation de Napoléon ; l'amiral RONARC'H, le héros de DIXMUDE pendant la première guerre mondiale ; Raoul ANTHONY, prix d'honneur du lycée en 1891, devenu professeur d'anatomie comparée au muséum d'histoire naturelle, membre de l'Académie des sciences, et Max JACOB, prix d'honneur du lycée en 1893 et 1894. Poète et prosateur, Max Jacob, qui était QUMPÉROIS, a consacré dans ses œuvres une large part à sa ville natale.

Emprisonné à Drancy par la Gestapo, il n'en sortit que pour mourir.












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ALAIN LEGUILLOU

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GUY LE COZ

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ALAIN LEGUILLOU



XAVIER TRELLU


BURCKEL LOUIS

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Burckel Louis, né le 18 mai 1924 à Pont-Croix (29). Domicilié à Quimper au moment de son arrestation. Il est déporté de Pantin le 15 août 1944 vers le KL Buchenwald (Matricule 77793). Autres lieux de déportation: Dora, Ellrich, Nordhausen. Il décède le 8 mai 1945 peu avant le rapatriement.

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EDOUARD BARBE

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BUSTE DE LA

TOUR D'AUVERGNE

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