L'ARGENT, LE NERF DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 12 février 2021

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Source : https://www.parismatch.com/Culture/Livres/Argent-le-nerf-de-la-guerre-1723818

C’est une histoire rarement racontée. Celle de la monnaie durant l’occupation. A travers des dizaines d’anecdotes, dans « Billets en guerre » (éd. Autrement), Jean Claude Camus explique comment sur 10 ans (1938-1848), pendant que les belligérants s’affrontaient sur le théâtre des opérations, une bataille moins sanglante mais tout aussi décisive, se jouait dans les coulisses des banques centrales.

En voici une.
A la Libération, les français auraient été bien en peine de s’offrir le pastis de la victoire aux terrasses des cafés, s’il n’y avait eu, là aussi, les Américains. En effet, dans les derniers mois de l’occupation, l’armée allemande avait privé la France de ses réserves de billets de banque. Une fois le débarquement réussi, il fallait, et vite, faire fonctionner un pays en lambeau. De Gaulle (qui avait mis la main, avec l’accord de Churchill, sur les réserves que la banque de France avait fait évacuer à la hâte en Angleterre et en Irlande, pour financer la résistance) a un déjeuner à la Maison Blanche à ce sujet, en 1944. Sitôt son café avalé, il fulmine. Roosevelt veut émettre des billets pour la France qui ressemblent au dollar ! Le Général souhaite, lui, voir imprimer les mots « République française ». Mais le Président américain a compris la manœuvre de celui qui se prend, selon ses mots, pour « un futur empereur ». Ce serait une manne gigantesque pour de Gaulle qui administrerait la France à sa guise, fort de ce pactole frappé du sceau de la « République Française ».

Au final, ce seront 700 millions de ces francs complémentaires, qui ont l’allure et le format du dollar, qui seront imprimés à Boston. 15 000 caisses sur lesquelles on a inscrit le nom de code « Tom Cat », sont livrées en France. Mais entre-temps, le général français Pierre Koenig a passé un accord secret avec Eisenhower, afin que son utilisation reste limitée. Plus sa diffusion serait étendue, plus le pouvoir de l’armée américaine qui aimerait administrer la France d’après-guerre, le serait aussi. De fait, cette monnaie « franco-américaine » ne circulera que quelques semaines et 90% repartiront vers les États Unis. Une décision politique, certes, mais aussi pratique.
Ces billets que de Gaulle avait qualifié de « fausse monnaie », n’en sont pas loin. Mal conçus, donc facilement imitables, des fausses coupures commencent à circuler. Y compris à l’initiative des allemands qui, à la hâte, font imprimer des fac-similés assez fidèles aux originaux pour tromper les usagers les moins vigilants. Ce sera un de leur dernier acte de sabotage.

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🎄 Idées cadeaux 🎄

Pour les mordus d'histoire, partez à la découverte de Billets en guerre.

De 1938 à 1948, la France a connu la guerre, l'Occupation, la Libération
et enfin le temps de la reconstruction. Au cours de ces dix années, les billets des Français ont porté les signes de cette histoire, révélant les lignes de fracture entre pays ennemis mais aussi entre nations alliées. Depuis les billets patriotiques imaginés par la
@banquedefrance la veille du conflit aux billets des zones d'occupation française, en passant par ceux conçus par les Américains pour le débarquement et par ceux de la France libre, ce livre propose, au cours d'un récit passionnant et richement illustré, un éclairage inédit de la Seconde Guerre mondiale.

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«Billets en guerre», par Jean Claude Camus, Ed. Autrement, 19,90 euros.
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