ANDRIEUX Jacques (fils)
"Un as de l'aviation"
Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 4 janvier 2020/mise à jour le 24 janvier 2021

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Source :
https://www.wikiwand.com/fr/Jacques_Andrieux
Jacques Andrieux (Lorient, 15 août 1917 - Saint-Georges-de-Didonne, 21 janvier 2005) est un militaire français, Compagnon de la Libération. Aviateur refusant la défaite en 1940, il s'enfuit en Angleterre et combat pendant toute la guerre aux côtés de la Royal Air Force, remportant plusieurs victoires en combat aérien. Après le conflit, il exerce diverses fonctions au profit de l'armée de l'air puis, après sa retraite militaire, occupe des postes de direction et d'administration de sociétés civiles.
Biographie
Jeunesse et engagement
Jacques Andrieux naît le 15 août 1917 à Lorient dans le Morbihan d'un père médecin-militaire qui disparaîtra en Allemagne en déportation pour résistance lors de la Seconde Guerre mondiale. Après avoir obtenu son baccalauréat au collège Jésuite de Vannes, il décide de s'engager dans l'armée de l'air en 1937.
Seconde guerre mondiale

En 1939, lorsque débute la guerre, il est sous-officier pilote. Après l'armistice du 22 juin 1940, refusant la défaite, il cherche à fuir la Bretagne. Il y parvient le 16 décembre en appareillant à Camaret-sur-Mer à bord d'un langoustier et en débarquant à Penzance en Angleterre.

Après avoir été promu sous-lieutenant et suivi l'entraînement des pilotes de la Royal Air Force, il est affecté au no 130 Squadron RAF avec lequel il prend part à la bataille d'Angleterre puis à des opérations dans le ciel européen. Enchaînant les missions de protection de bombardiers, d'attaques de navires et de destruction d'infrastructures ennemies, il s'illustre également en combat aérien en abattant deux Focke-Wulf Fw 190 et un Messerschmitt Bf 109 durant l'année 1943. Cette même année, il est promu lieutenant et muté au no 91 Squadron RAF avec lequel il abat à nouveau un Fw-190 et un Bf-109[3].

Passé capitaine il prend, le 26 août 1944, le commandement du Groupe de chasse Alsace après la mort en combat aérien de son chef, Jacques-Henri Schloesing.

Continuant la lutte à la tête de cette unité jusqu'à la fin des hostilités, il se distingue encore en combat aérien, totalisant pendant toute la guerre 6 victoires homologuées et 4 probables. Il a également détruit deux navires et gravement endommagé deux appareils allemands.

Il termine la guerre comme instructeur à l'Operationnal Training Unit no 80 avec le grade de Wing Commander. Il totalise alors plus de 1 000 heures de vol.
Après-guerre

Le conflit terminé, il prend le commandement du Centre d'Instruction de la Chasse sur la Base aérienne 708 Meknès où il forme les jeunes pilotes de chasse français jusqu'en 1950. Il est ensuite commandant en second de la 2e escadre de chasse à Dijon puis de la 4e brigade aérienne en Allemagne.
Alors qu'il commande la 12e escadre de chasse à Cambrai, il est promu lieutenant-colonel en 1954 puis il prend la tête du poste de commandement de l'air à Batna et Nementcha de 1956 à 1957 pendant la guerre d'Algérie.
De retour en France, il commande la 12e brigade aérienne avant d'être attaché au chef d'état-major de l'armée de l'air. En 1959, il étudie à l'Institut des hautes études de Défense nationale puis en 1961 au Collège de défense de l'OTAN.
Nommé général de brigade aérienne en 1966, il est détaché auprès de la commission de défense de l'Assemblée Nationale en tant qu'expert militaire Air.
En 1971, Jacques Andrieux est admis en 2e section des officiers généraux. Passé dans le civil, il devient successivement directeur de Garonor, secrétaire général de Vibrachoc, directeur-général de la société Rellmitt Inter et administrateur du journal L'Aurore.
Il est également membre du conseil de l'Ordre national du Mérite. Jacques Andrieux meurt le 21 janvier 2005 à Saint-Georges-de-Didonne en Charente-Maritime où il est inhumé.



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Source : https://www.letelegramme.fr/local/finistere-sud/chateaulin-carhaix/carhaix/extraits-les-allemands-voulaient-bruler-la-ville-31-07-2010-1006023.php
A droite : Jeannette Lozachmeur, qui a connu la famille Andrieux, le docteur résistant et le fils pilote de chasse.

L'exode d'août1944 «Le matin, quelqu'un de la Kommandantur, la direction allemande installée au Château rouge et au couvent des Ursulines, était venu faire le tour des maisons pour dire aux gens qu'il fallait partir.

On disait que les Allemands voulaient brûler la ville. «On a donc abandonné nos maisons et on est parti quasiment sans rien.

Ceux qui voulaient emmener quelques affaires les transportaient en brouette pour ne pas s'encombrer.

Une file de plusieurs kilomètres s'est ainsi constituée en direction de Plévin: l'exode commence. «Le futur maire de Carhaix, M.Postollec, a été blessé par balles pendant le trajet. Il était monté sur un talus avec un drapeau blanc pour avertir les aviateurs alliés de la présence de civils: les mitrailleuses allemandes avaient vite réagi.

«On est arrivé dans la nuit au bourg de Plévin, il faisait froid. Les habitants ne s'y attendaient pas. On nous a d'abord emmenés dans une grange, puis dans un atelier de sabotier.

Le matin, on est venu nous dire de rentrer. En fait, seules deux ou trois maisons avaient été brûlées en bas de la gare, car les Allemands avaient reçu l'ordre d'aller directement à Brest. Il faut dire que les Américains arrivaient à Carnoët et Saint-Hernin». «Jaco», le colonel Jacques Andrieux «Son père, médecin exerçant à Carhaix, est un résistant de la première heure. Jacques, un beau garçon, sent sa vocation de pilote de chasse venir très tôt. En 1937, il intègre une école de pilotes à Istres, la Brigade des touristes, mais revient vite dans sa Bretagne natale avec la débâcle de l'armée française.

«Un jour de marché, il fait un croche-patte à un officier allemand qui chute. Il l'avoue, son geste est idiot, mais la correction ne se fait pas attendre: il reçoit un formidable coup de pied au derrière.

Et le soir même, il se retrouve à cirer les bottes de sa victime, ainsi que celles d'autres officiers à la Kommandantur.

«Et pendant qu'il lave les chaussures de l'ennemi, Jacques pense. Il pense à tout ce qu'il veut réaliser pour continuer à se battre. Pour lui, c'est une évidence, et si la colère a guidé son geste sur le marché, il lui faut désormais rejoindre ceux qui poursuivent la lutte».

La langue bretonne «Il était interdit de parler breton à l'école, c'était juste à la maison. On s'est retrouvé dans une drôle de situation, à devoir apprendre le français en trois mois.

C'est comme envoyer des enfants français en Angleterre! Ma jeune soeur ne parlait que français, c'était un choix de mes grands-parents. Alors, quand elle gardait les vaches et que des passants lui parlaient breton, c'était à moi de faire l'interprète. (...) «Et puis, on était punis...

Il existait un jeu destiné à punir ceux qui bavardaient en breton: le jeu de la bobine ou de la vache selon les écoles. La «vache» était un objet qu'on se passait, parfois c'était juste une pièce. Celui qui était attrapé à parler breton devait porter la vache et s'en débarrasser. Pour cela, il parlait breton aux autres pour qu'ils répondent en breton et que lui puisse leur refiler la vache. Celui qui avait la vache en fin de journée était puni (règle sur le bout des doigts, lignes à copier...). Ça se passait comme ça chez les Frères».