MNR de Champigny le nouveau musée de la résistance ouvrira en 2020
Mis en ligne le 10 mars 2019
Chemin de la Résistance et des Maquis

Champigny, ce lundi 4 février 2019. La secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées a visité les nouveaux locaux du musée de la résistance espace Aimé-Césaire.LP/C.L.

« Et dans cette salle, nous retrouverons une exposition consacrée à la résistance pionnière », explique Thomas Fontaine, directeur du Musée de la résistance nationale.

Près de lui, la secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, plisse les yeux, la moue perplexe. Difficile en effet de s’imaginer déambuler parmi les premiers rebelles face à l’occupant, dans une pièce encore nue et froide, où les plaques en fibre de verre du plafond s’alignent contre un mur.
Tout devra pourtant être prêt pour février ou mars 2020.

Thomas Fontaine l’a promis à la secrétaire d’Etat, venue visiter les lieux, ce lundi après-midi, et dont le ministère participe à hauteur d’un million d’euros aux travaux. Si les délais sont tenus, le
Musée de la résistance nationale abandonnera dans un an ses actuels 500 m2 (à l’espace Jean-Louis-Crémieux- Brilhac) pour une surface deux fois plus grande à l’espace Aimé-Césaire, ancien centre départemental de documentation pédagogique. « C’est vraiment le bâtiment dont ils avaient besoin, se réjouit Christian Fautré, maire (PCF) de Champigny. Le précédent était trop ancien, exigu. Impossible d’y mettre en lumière nos fonds. »

Un musée pour « combattre le racisme et l’antisémitisme »

Chargé de la visite ce lundi, Thomas Fontaine rêve de toutes les « configurations d’exposition » rendues possibles par les « deux magnifiques plateaux » qui structurent les nouveaux locaux. Une mise en valeur inespérée des archives qui, il l’espère, créera un « appel d’air » chez les descendants de résistants, dont le grenier regorge peut-être d’objets précieux. Le directeur en est convaincu : « Les familles veulent deux choses : préserver les biens de leurs aïeux et les rendre visibles. » Soit ce que promet le changement d’adresse de son musée.

A nouveau lieu, nouveaux objectifs : l’équipe du site aimerait plus que tripler le nombre de visiteurs, aujourd’hui évalué à 10 000 entrées annuelles. Une ambition que ne renierait pas Geneviève Darrieussecq, soucieuse du « travail d’éducation » par l’histoire à accomplir. Surtout auprès des plus jeunes.
« On traverse une période difficile, avec beaucoup de propos racistes et antisémites qui prospèrent, s’inquiète la secrétaire d’Etat. Il faut combattre, être vigilant. Et ce nouveau musée y participera. »

LE BUDGET EST « PRESQUE » BOUCLÉ

Lundi, à Champigny, Geneviève Darrieussecq est venue vérifier que les fonds alloués par le ministère des Armées ne s’évaporaient pas dans la nature. « Ce million d’euros, c’est quand même une ligne de budget importante dans nos investissements », sourit la secrétaire d’Etat.

La somme rondelette représente près du quart du budget total des travaux de rénovation des nouveaux locaux (plus de 4 millions €).

« Vous nous avez offert une sacrée bouffée d’air, l’a remerciée le directeur de l’établissement, Thomas Fontaine. Ça a renforcé nos capacités de trésorerie et attiré de nouveaux investisseurs. »

Avec celles versées par le Département (1,2 million), la Région (600 000) et la Ville (300 000), l’enveloppe du ministère des Armées a permis de « presque » boucler le budget, souffle-t-on au musée. Place désormais aux travaux : deux appels d’offres seront publiés dans les prochaines semaines. Les premiers coups de ponceuse à l’espace Aimé-Césaire sont attendus pour le mois de juin.