 
BARBEDOR Constant
Chemin de la Résistance et des Maquis 
Mis en ligne sur le site le 17 avril 2020 / mise à jour 8 juillet 2024
Nom du ou des réseaux d'appartenance dans la Résistance :
Groupe LESVEN
BARBEDOR Constant
Naissance : 31 octobre 1922 - Rennes (35) Année d’entrée en résistance ou F.F.I. : 1944 Résistance : F.T.P, P.C.F
Unité : F.T.P Brest - Groupe-franc Marc Pseudonyme(s) : Roger 58
Secteur(s) d’action : Brest / Poche du Conquet
Constant Barbedor est un cheminot originaire de Rennes. Il arrive à Brest sous l’occupation et adhère, à une date inconnue, au Parti Communiste Français clandestin (P.C.F).
A la constitution des groupes de combat par les F.T.P en 1944, Constant Barbedor est affecté au groupe Lesven. Les résistants de ce groupe portent un matricule compris entre 56 et 67 et semblent être pour la plus part des cheminots.
Composition du groupe Lesven :
56 - Joseph Berger 57 - ? 58 - Constant Barbedor
59 - ? 60 - ? 61 - ? 62 - ? 63 - ? 64 - ? 65 - ? 66 - ? 67 - Jean Vallé
L’évacuation de la ville au début d’août 1944 voit des tensions apparaître entre les deux chefs F.T.P ; Joseph Berger s’enferme à Brest avec son Groupe-franc Marc tandis qu’André Le Roy rassemble le gros de la troupe à Kergroadez et forme la Compagnie F.T.P Michel. Constant Barbedor décide pour sa part, de rester combattre aux côtés de Joseph Berger.
Resté dans la ville assiégée pour mener une guérilla urbaine contre l’armée allemande. Agissant principalement de nuit, ce petit groupe harcèle sur ses lignes arrière l’occupant dans le centre ville de Brest. Le quartier général du groupe s’établit au 13 rue Coat-ar-Guéven. Le 18 août, les allemands parviennent à localiser les F.T.P et font trois prisonniers : Marcel Cousquer, Alfred Jameau et Pierre Gourlaouen. Ces trois résistants sont exécutés sommairement.
 
  
  
  
  
  
  
  
 
Diminués, coupés de leur stock d’armes et munitions, les survivants du groupe s’extraient de la ville le 20
août pour rallier les formations régulières F.F.I. Constant Barbedor continue ensuite le combat en
gagnant Coat-Méal où il s’intègre à la Compagnie Michel (F.T.P) comme Sous-lieutenant au sein du Poste de Commandement. Avec cette unité, il participe à la réduction de la poche du Conquet fin août et début septembre 1944.
En 1947, il semble être promu Lieutenant au titre de la Réserve, par une publication au Journal Officiel. La même année, il épouse Louise Audin à Rennes.
Publiée le dimanche 31 mai 2020, par Gildas Priol, mise à jour samedi 13 mars 2021
Sources - Liens
Archives F.F.I de l’arrondissement de Brest, registre des effectifs de la Compagnie Michel. Bibliothèque nationale de France, bibliothèque numérique Gallica, collection du Journal Officiel, édition du 13 juin 1947.
KERBAUL Eugène, 1270 Militants du Finistère (1918-1945), à compte d’auteur, 1985.
Service historique de la Défense (S.H.D) de Vincennes, dossier individuel de Résistant de Constant Barbedor (GR 16 P 31619) - Non consulté à ce jour.
Remerciement à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice. Mémoires des Résistant⋅e⋅s du pays de Brest - https://www.resistance-brest.net
Source des documents suivants :   Dossier FTPF 1946 carton 12
(numérisation Pôle Jean Moulin LG)
Source : Discours-de-Gildas-à-Coat-ar-Gueven---18-Septembre-2017---ANACR29.pages
 Nous étions  il  y a  quelques  dizaines de minutes devant  la  stèle  rendant  hommage  aux  19 
fusillés FTP brestois. Parmi ces résistants, l'un d'eux se nommait André Berger, il n'avait que 20 ans 
quand les allemands le fusillèrent. Dans la famille d'André,  il n'était pas le seul résistant, il y avait 
sa  soeur  Margueritte  et  son  père,  Joseph  Berger.  Joseph  est  un  vétéran  de  14/18,  militant 
communiste convaincu et cheminot. Il participe à la lutte au sein des FTP contre l'occupant et ses 
sbires,  ce  qui  lui  vaut  d'être  arrêté  à  plusieurs  reprises  mais  relâché  faute  de  preuves  et  d'aveux. 
Nous ne pouvons imaginer la douleur qu'a endurée ce père à l'annonce de la mort de son enfant. Mais 
nous pouvons néanmoins comprendre sa  décision de s'enfermer dans la poche de Brest pour lutter 
jusqu'à la fin contre les allemands. 
	Nous sommes en Août 1944, les américains sont depuis une semaine dans la périphérie de 
notre  cité  portuaire.  Brest,  dont  la  population  est  déjà  bien  diminuée  par  quatre  années 
d'occupations et de bombardements, s'est complètement vidée le 14 août, ne reste environs que 2 
000 habitants. Sur ordre, les résistants brestois ont quitté la ville pour former des unités cohérentes 
dans  les  faubourgs.  
Tous ?  Non,  Joseph  Berger  refuse,  et  avec  un  groupe  douze  homme,   il  va 
harcerler  les  allemands  au  plus  profond  de  leurs  lignes.  Nous  ne  savons  pas  si  les  hommes  de 
Berger  sont  volontaires  mais  en  tout  cas,  ils  sont  efficaces  malgré  le  petit  effectif.  Ils  créent  un 
sentiment  d'insécurité  constant  au  sein  du  dispositif  allemand.  Citons  leurs  noms  pour  que  ces 
braves  ne  sombrent  pas  dans  l'oubli:  Barbedor  Constant,  Bouscatier,  Cariou  Pierre,  Cloarec, 
Cousquer  Marcel,  Gourlaouen  Jean-Pierre,  Jameau  Alfred,  Laot  Joseph,  Le  Dreo  Paul,  Lotrian 
François,  Penduff,  Vallee  Jean.  Evoquons  quelques  unes  de  leurs  actions  mémorables.  Joseph 
Berger  alias "Marc" venge la mort  se son fils en  faisant feu de  tout  bois. La dangerosité  de  leur 
mission la rend presque sacrificielle. Dès le 14 août au soir ils tirent sur les allemands du voisinage 
de  la  caserne  Guépin.  Très mobiles, ils se faufilent  dans les rues de Brest  qu’ils connaissent  bien. 
Depuis des immeubles vidés de leurs occupants, ils tirent sur plusieurs positions allemandes dans 
leurs dos. L'occupant est sur les dents, il fait mettre le feu à tous les immeubles d'où proviennent les 
tirs,  ils  réduiront  en  cendres  l'église  de  Saint-Louis  et  arrêtent  plusieurs  personnes  qu'ils 
soupçonnent (à tord) d'être des résistants infiltrés dans la Défense Passive ou le personnel requis. 
	 Le 18 août, Pierre Cariou, et trois autres FTP du groupe, se rendent au 13 de la rue Coat ar 
Gueven  à  son   domicile.  Mais  à  leur  arrivée  ils  sont  alpagués  par  quelques  policiers  français  et 
l'armée allemande, avant même de pouvoir entrer dans l'immeuble, c'est une souricière. Ils auraient 
été dénoncés... Capturés par les allemands, leurs sort n'a que peu d'avenir, surtout après leurs actions 
de harcèlement. Néanmoins, Pierre Cariou se débat et arrive à prendre la fuite en se dirigeant vers le 
cinéma Vox. Hélas, vingt minutes plus tard, ces trois camarades étaient fusillés, ils ce nommaient: 
Marcel Cousquer, Alfred Jameau et Jean-Pierre Gourlaouen. Le groupe continua malgré tout la lutte 
et Pierre Cariou qui avait frôlé la mort le 18 août fut mortellement fauché place Keruscun par des 
éclats  d'obus  le  08  septembre  1944.  Voilà  leur  histoire  et  peut  être  qu'un  jour,  le  nom  de  leur 
camarde Pierre sera ajouté à cette plaque. 
	Si vous me le permettez, je souhaiterai également ajouter un mot pour clore cette allocution 
en vous rappelant que juste à côté, au 14 de la rue Coat ar Gueven, c'était la maison de Mme Anne 
Marie Stéphan, grand résistante du mouvement  Défense de la France qui fut elle aussi arrêtée par 
les allemands et dont on a totalement perdu la trâce en mars 1944. Il semblerait quelle fut fusillée au 
Bouguen en juin. J'aimerai que nous ayons également une pensée pour elle et toutes les femmes qui 
furent les grandes oubliées de cette guerre. A nous désormais de corriger cette erreur historique. 
Je vous remercie de votre attention, vive la France, vive la Résistance. 
Gildas PRIOL 
Texte lu le 18/09/2017 rue Coat ar Gueven 
