Margot CAUDAN
Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 17 avril 2020


Nom du ou des réseaux d'appartenance dans la Résistance :


Renseignements à venir

Source :
https://www.plouhinec.com/news/704/92/Hommage-%C3%A0-Marguerite-Caudan.html

Hommage à Marguerite Caudan
15/11/2021

Hommage à Mme Marguerite Caudan, figure de la Résistance et habitante de Plouhinec, qui s'est éteinte samedi 13 novembre 2021

Née le 12 février 1920, dans le 11ème arrondissement de Paris, Margot a pris connaissance, jeune adolescente, de la montée des fascismes en Europe, ayant grandi au sein d’une famille consciente de la dangerosité des partis d’extrême droite et aussi, par les témoignages de ses camarades d’école et de jeux, jeunes réfugiés d’Europe de l’Est, d’Espagne, d’Italie, …
Son engagement dans la Résistance fut donc naturel, lors de l’entrée en guerre de la France contre l’Allemagne nazie. Elle lutta au sein du mouvement du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, aux côtés de ses camarades et fut internée 17 mois à la prison de la petite Roquette, à Paris (printemps 40 et de juin 43 à début août 44). Libérée, Margot participa aux combats de la Libération de Paris.

« Margot Caudan est une de ces grandes femmes qui changent le cours de l’Histoire mais qui changent aussi un peu de l’existence des personnes qu’elle rencontre. Elle nous a permis de changer notre regard sur le monde et de faire un pas de côté pour le voir différemment. Elle est pour moi une référence. Lors de différentes situations, je me suis souvent demandé comment elle réagirait.

Je retiendrai de Margot sa résistance bien sûr, mais aussi son amour inconditionnel pour les autres, dans toutes leurs différences. Tout au long de sa vie, elle aura eu à cœur de témoigner inlassablement, avec beaucoup d’énergie pour rappeler que le combat n’est pas terminé. Alors pour prolonger l’engagement de cette femme exemplaire, combative et optimiste, gardons en mémoire son humanisme et relayons son message d’espoir et de mobilisation qu’elle adresse aux jeunes : « Engagez-vous ! ».
Sophie Le Chat, Maire de Plouhinec



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Plouhinec (56).
L’humilité de la résistante Margot Caudan, 101 ans  : « C’était le chemin normal »

Margot Caudan, résistante de la première heure, a reçu la médaille de la Légion d’honneur, à Plouhinec (Morbihan), ce samedi 30 janvier 2021. À 101 ans, elle continue de témoigner auprès des jeunes générations « parce que le danger fasciste n’est pas du tout effacé ».

Marguerite – dite Margot – Caudan, a reçu, samedi 30 janvier 2021, la Légion d’honneur, à Plouhinec (Morbihan)
Ouest-France Marie MERDRIGNAC le 31/01/2021 à 09h00

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  Je ne suis pas pour les décorations individuelles. J’ai longtemps hésité à accepter de recevoir la Légion d’honneur. Je la reçois aujourd’hui pour tous mes amis de la Résistance, fusillés, qui n’ont pas eu la chance d’assister à la Libération, à la capitulation de l’Allemagne nazie. 

À 101 ans, Marguerite, dite Margot, Caudan, n’a pas mâché ses mots lorsqu’elle a reçu, à Plouhinec (Morbihan), ce samedi 30 janvier 2021, la Légion d’honneur, la plus haute distinction française.  Certains qui l’ont eue étaient des collaborateurs. Je ne voulais pas être sur la même liste que ces personnages. 

Car elle, native de Paris, s’est engagée très jeune, dès 15 ans, contre le fascisme. Autour d’elle, des camarades de classe Juifs, échappés des pogroms d’Europe centrale, des Italiens aussi, qui avaient vu les violences du régime de Mussolini et des Allemands ayant fui le nazisme avec leurs parents. C’est naturellement qu’elle s’engage, dès 1935, auprès des Jeunesses communistes puis en 1936, au sein de l’Union des jeunes filles de France (UJFF), a retracé, dans un émouvant discours, Maryline Le Sauce, présidente de l’Association nationale des anciens combattants et amis de la résistance (Anacr) du Pays d’Auray. Et ce samedi, Margot Caudan a redit que son  entrée en résistance était le chemin normal ​.

Une imprimerie clandestine

Un chemin qui l’a conduite à plusieurs reprises en prison. La première, en avril 1940. Elle n’est mariée à Louis,  un gars de chez nous, d’Hennebont ​, que depuis huit jours. Le motif de son arrestation : son appartenance à l’UJFF. Elle est conduite à la prison de Fresnes, puis à celle de La Roquette. Puis, elle et ses codétenues sont incarcérées loin de Paris. Elles arrivent après une semaine de transport éprouvant au fort du Hâ, à Bordeaux. C’est la pagaille dans la ville. Elles sont libérées.

(Photo de droite)

Margot Caudan avec les membres et Porte-drapeaux de l’Association nationale des anciens combattants et amis de la résistance (Anacr) du Pays d’Auray dont Maryline Le Sauce, Rémy Guillevic de Locoal-Mendon, résistant également. Étaient aussi présents pour cette cérémonie de remise de la Légion d’honneur, Sophie Le Chat, la maire de Plouhinec et le sous-préfet de Lorient, Pierre Clavreuil. 

De retour à Paris, Margot Caudan rencontre, avec son Louis, son mari, Henriette Schmidt, une des responsables nationales de l’UJFF. Elle propose au couple de s’occuper d’une imprimerie clandestine. Le premier tract qui en sort appelle les lycéens et étudiants à manifester le 11 novembre 1940, devant l’Arc de Triomphe. Il restera dans l’Histoire.

Après des mois dans la clandestinité, les faux papiers, les risques en tant qu’agente de liaison, en juin 1943, deuxième arrestation. Suivent  des jours d’interrogatoire musclés  ​et un transfert à La Roquette, encore. Là, il faut tenir, alors que des résistants et résistantes, détenus, sont emmenés, déportés ou fusillés. Libérée le 17 août 1944, Margot Caudan s’empresse de prendre part à la Libération de Paris, assure la liaison entre les différentes barricades.

Son engagement, qui force le respect et l’admiration, Margot Caudan continue de le raconter, sans relâche et avec humilité, auprès des jeunes générations.  Pour l’avenir, met-elle en garde, ​parce qu’on aura besoin !